Stéphane Mallarmé un coup de dés...  
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Pour Annie
Stéphane Mallarmé  
 
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POUR ANNIE
Edgar Allan Poe
Edgar Poe
 


Grâce au ciel ! la crise - le danger est passé, et le traînant malaise loin enfin - et la fièvre appelée " Vivre " est vaincue enfin.


C'est tristesse, je le sais, que d'être dénué de ma force, et je ne meus pas un muscle, moi qui gis tout de mon long - mais n'importe ! Je sens que je suis mieux à la longue.


Et je reste si posément maintenant dans mon lit, qu'un spectateur pourrait s'imaginer ma mort, pourrait tressaillir au spectacle, me croyant mort.


Geignement et gémissement - le soupir, le sanglot - sont maintenant apaisés, avec cet horrible battement du coeur : - ah ! cet horrible, horrible battement !


Le malaise - la nausée - l'impitoyable douleur - ont cessé, avec la fièvre et sa démence au cerveau - avec la fièvre appelée " Vivre " qui brûlait dans mon cerveau.


Oh ! et de toutes tortures - cette torture, la pire, s'est abattue - la terrible torture de la soif pour le fleuve bitumineux de passion maudite : - j'ai bu d'une eau qui étanche toute soif -


D'une eau qui coule avec des syllabes endormantes hors d'une source rien qu'à très-peu de pieds sous terre - hors d'une caverne pas très-avant située sous la terre.


Ah ! et que jamais on ne dise - sottement - que ma chambre est obscure, ni étroit mon lit ; car homme n'a jamais dormi dans un lit différent - et, pour dormir, vous aurez juste à sommeiller dans un tel lit.


Mon esprit à la Tantale ici se repose agréablement, oubliant ou ne regrettant jamais ses roses - ses vieilles agitations de myrtes et de roses :


Car voici que, tout en gisant dans sa quiétude, il imagine une odeur plus sainte, alentour, de violettes - une odeur de romarin, entremêlé avec les violettes - avec de la rue et les belles violettes puritaines.


Il gît ainsi, heureusement, baigné - par maint songe de la constance et de la beauté d'Annie - noyé dans un bain des tresses d'Annie.


Tendrement elle m'embrassa : affectueusement me caressa, et je tombai alors doucement pour dormir sur son sein - dormir profondément à cause des cieux de son sein.


A l'extinction de la lumière, elle me couvrit chaudement et elle pria les anges de me garder de tout mal - la reine des anges de me parer de tout mal.


Et je gis si posément, maintenant, dans mon lit (connaissant son amour) que vous vous imaginez ma mort - et je demeure si satisfait, maintenant, dans mon lit (avec son amour en mon sein) que vous vous imaginez ma mort, que vous frémissez de me regarder, me croyant mort.


Mais pour mon coeur - il est plus brillant - que toutes les multiples étoiles du ciel - car il scintille par Annie - il s'allume à la lumière de l'amour de mon Annie- à la pensée de la lumière des yeux de mon Annie.


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SCOLIE

Voilà ce que fermées désormais à la parole, proféreraient les lèvres, où se pose et demeure l'énigmatique sourire funèbre. La réalisation de tel miracle poétique
a été considérée par les.experts, comme un défi que se posa le génie. Si j'osais, une première fois avant de terminer ces notes, une seule ! porter un jugement en mon nom propre, je dirais que la poésie de Poe n'est peut-être jamais autant allée hors de tout ce que nous savons, d'un rythme apaisé et lointain, que dans ce chant ; où se montre, sous un jour de convalescence, l'état d'un esprit aux premières heures de la mort. Triomphe de délivrance avec besoin de se reprendre tout de suite à quelque chose, même les doux paradis terrestres regrettés : bercements par l'essor et de plus chères hésitations.

 


   

FOR ANNIE


THANK Heaven! the crisis --
The danger is past,
And the lingering illness
Is over at last --
And the fever called "Living"
Is conquered at last.

Sadly, I know
I am shorn of my strength,
And no muscle I move
As I lie at full length --
But no matter! -- I feel
I am better at length.

And I rest so composedly
Now, in my bed,
That any beholder
Might fancy me dead --
Might start at beholding me,
Thinking me dead.

The moaning and groaning,
The sighing and sobbing,
Are quieted now,
With that horrible throbbing
At heart:--Ah that horrible,
Horrible throbbing!

The sickness -- the nausea --
The pitiless pain --
Have ceased with the fever
That maddened my brain --
With the fever called "Living"
That burned in my brain.

And oh! of all tortures
That torture the worst
Has abated -- the terrible
Torture of thirst
For the napthaline river
Of Passion accurst: --

I have drank of a water
That quenches all thirst: --

Of a water that flows,
With a lullaby sound,
From a spring but a very few
Feet under ground --
From a cavern not very far
Down under ground.

But ah! let it never
Be foolishly said
That my room it is gloomy
And narrow my bed;
For man never slept
In a different bed --
And, to sleep, you must slumber
In just such a bed.

My tantalized spirit
Here blandly reposes,
Forgetting, or never
Regretting, its roses --
Its old agitations
Of myrtles and roses:

For now, while so quietly
Lying, it fancies
A holier odor
About it, of pansies --
A rosemary odor,
Commingled with pansies --
With rue and the beautiful
Puritan pansies.

And so it lies happily,
Bathing in many
A dream of the truth
And the beauty of Annie --
Drowned in a bath
Of the tresses of Annie.

She tenderly kissed me,
She fondly caressed,
And then I fell gently
To sleep on her breast --
Deeply to sleep
From the heaven of her breast.

When the light was extinguished,
She covered me warm,
And she prayed to the angels
To keep me from harm --
To the queen of the angels
To shield me from harm.
And I lie so composedly,
Now, in my bed,
(Knowing her love)
That you fancy me dead --
And I rest so contentedly,
Now, in my bed,
(With her love at my breast)
That you fancy me dead --
That you shudder to look at me,
Thinking me dead: --

But my heart it is brighter
Than all of the many
Stars in the sky,
For it sparkles with Annie --
It glows with the light
Of the love of my Annie --
With the thought of the light
Of the eyes of my Annie.

 

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