Stéphane Mallarmé un coup de dés...  
Les Mots de Mallarmé révélés par Emile Littré
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Stéphane Mallarmé  
   
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Stéphane Mallarmé
Stéphane Mallarmé
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Emile Littré
Emile Littré

 

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HISTRION (i-stri-on), s. m.    
1° Nom, chez les Romains, des acteurs qui jouaient dans les bouffonneries grossières importées d'Étrurie. Il est comme cet histrion qui, jouant devant Auguste, prenait pour lui les applaudissements qu'on prodiguait à l'empereur, VOLT. Quest miracl. Lettre 6e.  
2° Aujourd'hui, comédien, mais avec un sens de mépris. Un vil, un misérable histrion. Je l'ai vue sortir de la maison de cet histrion, où l'amour la conduit assez souvent, LESAGE, Estev. Gonz. ch. 26. Saint Thomas d'Aquin, dont les moeurs valaient bien celles de Calvin et du P. Quesnel, saint Thomas qui n'avait jamais vu de bonne comédie et qui ne connaissait que de malheureux histrions, devine pourtant que le théâtre peut être utile, VOLT. Dict. phil. Police des spectacles.
    Fig. Éphémère histrion qui sait son rôle à peine, Chaque homme, ivre d'audace ou palpitant d'effroi, Sous le sayon du pâtre ou la robe du roi, Vient passer à son tour son heure sur la scène, V. HUGO, Odes, IV, 14.
[Le Pitre...]

HOIR (oir), s. m.
 Terme de pratique. Synonyme d'héritier. Nous signâmes deux oppositions à ce que nul hoir mâle sorti du feu maréchal de Luxembourg ne fût reçu au parlement en qualité de pair de France, SAINT-SIMON 26, 45. Il lui semblait que, sous les hoirs de saint Louis, un évêque marié ne serait jamais sûr de sa place, CHATEAUB. Mém. t. VI, p. 435. Recomposez un peu l'ancien fief, et que chaque portion retourne du propriétaire laboureur à ce bon seigneur adoré de ses vassaux, pour être substitué à lui et à ses hoirs, de mâle en mâle, à perpétuité ; ses hoirs ne laboureront pas, ses vassaux peu, P. L. COUR. Lett. V.
Terme d'ancienne jurisprudence. Hoir de quenouille, fille qui hérite.
[Tout Orgueil]

HOSANNA (o-za-nna), s. m.    
1° Prière que les Juifs prononcent pendant la fête des Tabernacles.
2° Terme de liturgie. Hymne qui se chante le jour des Rameaux et qui commence par le mot hosanna.
    Le dimanche hosanna, le dimanche des Rameaux.
3° Par extension, louange, bénédiction, cri de joie. Tant ceux qui marchaient devant que ceux qui suivaient, criaient : Hosanna, salut et gloire, SACI, Bible, St Marc, XI, 9. Les séraphins sont invités à répéter avec le choeur des fidèles l'hosanna éternel, CHATEAUB. Génie, IV, I, 6. Chaque heure a son tribut, son encens, son hommage, Qu'elle apporte en mourant aux pieds de Jéhova ; Ce n'est qu'un même sens dans un divers langage ; Le matin et le soir lui disent : hosanna ! LAMART. Harm. II, 6. Quelque chose de grand s'épandra dans les cieux ! Ce sera l'hosanna de toute créature ! V. HUGO, Crép. 22.
    Au plur. Des hosannas

HYACINTHE (i-a-sin-t'), s. m.    
1° Plante bulbeuse, voy. JACINTHE. Et le sang d'Adonis et la blanche hyacinthe, A. CHÉN. Fragm. d'un poëme sur l'art d'aimer.
2° Pierre précieuse d'un jaune tirant sur le rouge.
    Terme de joaillier. Se dit de variétés de topaze ou de grenat, quelquefois même de quartz d'une couleur jaune de miel.
    Terme de pharmacie. Confection d'hyacinthe, préparation qui contenait de l'hyacinthe, du safran, des substances absorbantes et des substances excitantes ; aujourd'hui cette confection ne contient plus d'hyacinthe, qui est complétement inerte.
    Adj. Qui est d'un bleu tirant sur le violet. La couleur hyacinthe.
3° Terme d'antiquité. Étoffe couleur de cette pierre. De l'hyacinthe, de la pourpre, de l'écarlate teinte deux fois, SACI, Bible, Exode, XXV, 4. Ils envelopperont aussi l'autel d'or d'un drap d'hyacinthe, ils étendront par-dessus une couverture de peaux violettes, ID. ib. Nomb. IV, 11.


HYDRE (i-dr'), s. f.    
1° Terme de mythologie. Hydre de Lerne, serpent fabuleux à sept têtes et à qui elles renaissaient dès qu'on lui en avait coupé une. Vous savez que les flèches d'Hercule, qui tua ce perfide centaure [Nessus], avaient été trempées dans le sang de l'hydre de Lerne, et que ce sang empoisonnait ces flèches, en sorte que toutes les blessures qu'elles faisaient étaient incurables, FÉN. Tél. XV. Ne faudrait-il pas recommencer tous les jours ? - Je recommencerais. - Ce serait l'histoire de l'hydre de Lerne, CH. DE BERNARD, la Chasse aux amants, § 2.
    Fig. Rome a pour ma ruine une hydre trop fertile, Une tête coupée en fait renaître mille, CORN. Cinna, IV, 3. Des riens devenaient des hydres dont lui-même [le duc d'Orléans] se trouvait souvent fort embarrassé, SAINT-SIMON 436, 62. Il faut savoir séduire, Flatter l'hydre du peuple, VOLT. Mérope, I, 4. Un homme de lettres, pour peu qu'il ait de réputation, est un Hercule qui combat des hydres ; prêtez-moi votre massue, j'ai plus de courage que de force, ID. Lett. Damilaville, 8 août 1767. Les Français combattaient dans les alliés une hydre toujours renaissante, ID. Louis XIV, 16. Au lieu de couper les têtes de l'hydre, ils se bornent à lui mordre la queue, ID. Lett. Schouvalof, 3 déc. 1768. Lorsque Bossuet descendit dans la carrière, la victoire ne demeura pas longtemps indécise, l'hydre de l'hérésie fut de nouveau terrassée, CHATEAUB. Gén. I, I, 1.
    L'hydre de l'anarchie, les factions et les doctrines, considérées comme multiples et renaissantes, qui menacent l'ordre établi.    
2° Terme de blason. Se dit quelquefois d'une couleuvre ou d'un serpent d'eau à sept têtes.    
3° Terme d'astronomie. Constellations australes : l'Hydre mâle ou Serpent austral, et l'Hydre femelle ou Couleuvre.    
4° Terme de zoologie. Genre de reptiles ophidiens correspondant présentement à une section des hydrophides, ou serpents d'eau.    
5° Genre de polypes, où l'on distingue l'hydre verte de Linné. Une hydre est un composé de plusieurs personnes sur un tronc commun, BONNET, Considér. corps org. Oeuv. t. VI, p. 109, dans POUGENS.    
6° Terme de botanique. Plante du genre cornifle (ceratophyllum demersum. L.) (cératophyllées).    
7° Hydre hydraulique, machine qui, au moyen d'un puits ou d'une petite source, procure une chute d'eau assez considérable pour être utilisée.    
8° Terme d'alchimie. L'hydre des sages ou pierre des sages, la pierre philosophale.

HYPERBOLE (i-per-bo-l'), s. f.
1° Figure de rhétorique qui consiste à augmenter ou à diminuer excessivement la vérité des choses pour qu'elle produise plus d'impression. Parlons sans hyperbole et sans plaisanterie, ID. Sat. X. Et bientôt vous verrez mille auteurs pointilleux, Pièce à pièce épluchant vos sons et vos paroles, Interdire chez vous l'entrée aux hyperboles, BOILEAU Épître X. Juvénal, élevé dans les cris de l'école, Poussa jusqu'à l'excès sa mordante hyperbole, ID. Art p. II. L'hyperbole exprime au delà de la vérité pour ramener l'esprit à la mieux connaître, LA BRUY. I. Les esprits vifs, pleins de feu, et qu'une vaste imagination emporte hors des règles et de la justesse, ne peuvent s'assouvir de l'hyperbole, ID. I. Le cynisme des moeurs doit salir la parole, Et la haine du mal enfante l'hyperbole, BARBIER, Iambes, prologue.